
Alors que le débat sur la transition énergétique peine à
avancer, confronté à certains corporatismes, samedi avaient lieu les
journées citoyennes. Plus de 1000 citoyens ont débattu dans 14 régions
de métropole et d’outre-mer. Ils ont ensuite répondu à des
questionnaires et les résultats sont sans appel : Après avoir pris
connaissance de la situation énergétique française et internationale et
des enjeux et perspectives, ils plébiscitent une transition énergétique
axée sur les économies d’énergie et les énergies renouvelables et y
voient une « chance de s’engager dans un nouveau modèle de société ».
Les panels de citoyens qui se sont réunis en Régions
considèrent qu’aller vers une forte réduction des consommations
d’énergie en France, c’est d’abord une chance pour la société française
parce que cette réduction va demander de nouveaux équipements et de
nouvelles activités qui vont soutenir l’économie. Pour eux, c’est en
second lieu une chance pour les ménages et les entreprises qui vont
pouvoir maitriser leur facture énergétique tout en vivant ou
fonctionnant comme maintenant, en mieux.
Pour les citoyens ayant participé à cette opération, la
transition énergétique est source d’innovations et de développement
économique, à condition d’introduire une fiscalité écologique et
incitative. Ainsi, parmi les grandes décisions, issues du débat
national, celles qui leur paraissent les plus importantes à mettre en
œuvre rapidement sont le lancement d’un vaste programme de recherche et
développement au niveau national et européen, la réorientation des
investissements vers les énergies renouvelables et le développement de
filières économiques et l’introduction d’une fiscalité écologique et
incitative : Prêt à Taux Zéro, subvention, déduction fiscale,
certificats énergie, système de bonus/ malus...
S’ils sont conscients d’une hausse inéluctable du prix
de l’énergie, ils la jugeraient acceptable si le nouveau modèle
énergétique a des effets positifs sur l’environnement et la santé, s’il a
des effets positifs et d’ampleur sur l’emploi et l’économie française,
si l’augmentation du prix de l’énergie ne se ressent pas dans sa facture
du fait de la réduction de sa consommation globale d’énergie et si
l’évolution du prix tient compte des comportements avec un système de
bonus/malus.
Enfin, leur vision de l’aboutissement de cette
transition énergétique à l’horizon 2050 est éloquente : La majorité de
l’énergie est produite et consommée localement, à l’échelle des bassins
de vie, la France est autonome sur le plan énergétique, du coup la
balance commerciale s’est rééquilibrée, et la création de nouvelles
filières économiques liées aux énergies renouvelables a permis de créer
des milliers de nouveaux emplois.
Des représentants des ONG et associations de protection
de l’environnement rencontreront demain Jean-Marc Ayrault, en présence
de Delphine Batho, pour faire entendre cette voix citoyenne.